Animal

Publié le par shekina

L'été perspicace m'a soufflé ces quelques lignes sur l'art de la relation chez les animaux. Alors tant pis pour le décalage avec le printemps, saison pourtant plus fastueuse à l'évocation des amours chez les animaux. Je vous livre ici quelques anecdotes qui me laissent rêveuse, interrogative, admirative.

Bruyante ou silencieuse, ultra rapide ou ultra longue, frénétique, ingénieuse la copulation animalière est d'une diversité étonnante et d'une intelligence incroyable. 

Un peu méfiant, monsieur Libellule prend garde de fouiner le corps de sa belle pour le débarrasser d'éventuelles autres substances mâles… pas fou l'insecte ! Il s'assure ainsi de sa descendance. Autre particularité, son sperme est sécrété loin du pénis. Cette anatomie tarabiscotée l'a donc obligé à apprendre par coeur le Kâma-Sûtra. Très sportif, il s'échauffe et s'étire longuement avant de passer à l'acte pour pouvoir se courber suffisamment et ainsi transférer sa semence vers le réservoir de son pénis. Ingénieuses et savantes positions dont la femelle malicieuse profite bien ! Il termine face à elle avec quelques belles acrobaties pour activer la ponte.

Il existe aussi chez les animaux des manières de séduire qui appelle plutôt la fuite dans notre monde d'humain. Prenez par exemple, le lièvre. Il aime tant forniquer, qu'il n'hésite pas à harceler la femelle jusqu'à ce qu'elle accepte l'accouplement. Morsures et griffures sont courantes chez ses animaux.

D'autres fonctionnent sur un mode relationnel autrement plus violent. Chez les abeilles, les amours sont endeuillés. Le bourdon donne sa vie à la reproduction. Chez les punaises le viol est habituel. L'accouplement consiste d'abord à transpercer l'abdomen du mâle qui perce à son tour celui de la femelle.

Chez les moustiques les dames attaquent sans ménagement les messieurs pour leur voler un peu de semence.

L'araignée use encore d'une autre forme de stratège. Elle ensorcèle son mâle. Etourdi par tant de ruse en fine dentelle, il se perd dans les replis de la toile. Evaporé, subjugué, hypnotisé, il donne sans aucune résistance son or reproducteur.

Plus tendres et sans trop se poser de questions de genre, les limaces s'enfoncent mutuellement leur dard aimant dans l'abdomen grâce à une succession de mouvements remplis de langueur baveuse.

Plus laborieuse et alambiquée est l'union des hérissons. La femelle couche ses piquants en allongeant les pattes arrière et le mâle possède un pénis à rallonge pour accéder au sexe de sa belle en toute sécurité ! Queue de complications.

Autre pratique à la mode dans les bois de nos contrées, le libertinage. Le moineau est son plus fidèle adepte. Chez certaines espèces, comme chez les oies, on apprécie les couples à trois ou quatre individus pour élever plus facilement les petits. Chez d'autres, notamment chez les pucerons, on préfère éviter les tracas des unions plurielles, en privilégiant l'auto-parentalité. La femelle n'a pas besoin de mâle pour enfanter. Elle a appris à se débrouiller toute seule avec des ovules vierges de toute fécondation.

Univers piquant, sophistiqué, stratégique, tendre et parfois aussi brutal et violent, les animaux jouent les mêmes cartes relationnelles que nous autre humains. Avec peut-être pour seule différence la conscience précise, légère, obtuse et parfois encombrante posée sur notre sexualité.

Alors, si l'envie de comparer les arts de la sexualité chez les animaux et les humains taquine votre esprit, voici quelques unes de mes références, Le Kâma-Sûtra des demoiselles de Marc Giraud et Une histoire naturelle de la séduction de Claude Gudin.

Publié dans Dans tous les sens

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